
La puissance de discours
01 août 2016À la une, Communication raisonnéeVous m’avez souvent entendu prêcher pour une écriture efficace sur ce blog. Aujourd’hui, j’aimerai aborder une forme d’écriture plus spontanée, celle de l’expression, de l’identité. Les deux ne s’opposent pas, bien au contraire. Il est fondateur pour l’entreprise d’aller à la rencontre des mots qui résonnent en elle, avant de partager son discours avec son public. Tout en écrivant utile, bien sûr…
Définir son territoire éditorial : un acte fondateur pour l’entreprise
Convoquer les mots qui structurent sa pensée permet à l’entreprise de fouiller dans ce qui l’anime viscéralement. L’écriture incarnée (dans sa chair) permet de puiser sa force intérieure, de se connecter à son matériel inconscient, de trouver son inspiration. In spiritus: l’esprit agit en elle.
L’écriture caractérise l’essence constitutive de l’entreprise.
Pour ériger ses fondations, elle doit clarifier son intention. Son discours est en accord avec ses actes : l’entreprise se raconte de l’intérieur, incarne son authenticité, transmet une émotion sincère. Liée à son cœur, elle évolue dans sa zone dé sécurité.
Rien n’égale la puissance et la capacité de l’expression pour ancrer l’identité d’entreprise et positionner sa proposition de valeur.
L’emprise de discours
La force du discours, c’est quand il arrive à créer une proposition de valeur, à marquer la différence. Le succès, c’est quand cette force convertit en achat.
Sur le web, les propositions sont standards.
Prenons l’exemple d’un objet technologique. Tous les sites le proposent, de la même marque, au même prix, pour les mêmes délais de livraison. La différence viendra de ce qui transparaît sur le site Internet du caractère et de la personnalité de l’entreprise marchande ainsi que des services en plus, mis en avant (rétractation, remboursement, etc.).
L’objectif de la performance éditoriale : c’est caractériser l’entreprise, structurer son discours pour marquer son unicité et insuffler du savoir-être, de l’humain, de l’émotion. Les contenus écrits instaurent une relation de proximité avec l’utilisateur
Un discours authentique
L’ère digitale demande à l’entreprise de prendre la parole, en toute transparence. Le boss doit s’exprimer sur Twitter, les employés sont porte-parole de l’entreprise sur les réseaux sociaux.
Loin des gabarits éditoriaux prévus dans les chartes, c’est l’écriture spontanée qui est en cause.
En raison de ce mode de communication sur le vif, il convient que tous partagent la même vision, la retranscrivent par les mêmes mots pour contribuer à édifier l’image de l’entreprise.
La coopération textuelle ou l’énergie éditoriale
Un point central : ne pas oublier que le discours prend vie, quand il est reçu, compris par son destinataire.
L’écriture s’appuie sur le lecteur pour s’actualiser : elle est interprétée par le lecteur coopérant, nous précise Umberto Eco, dans Lector In Fabula. Il imagine le texte comme un tissu de non-dits, c’est-à-dire d’expressions non manifestées. L’action du lecteur, c’est d’aller puiser ces non-dits. « Le texte n’est autre chose que la stratégie qui constitue l’univers de ses interprétations. »
Et c’est bien le rôle de l’écriture de communication que d’éviter les interférences dans la réception du message.
Je vous conseille un ouvrage qui m’a particulièrement inspirée pour aller à la rencontre de l’écriture, c’est Libérez votre créativité de Julia Cameron. Afin de réveiller à sa créativité, l’ouvrage propose toute une série d’exercices, mais surtout d’écrire 3 pages tous les matins, de manière spontanée.
C’est ce que je fais tous les matins, et j’apprécie particulièrement cet exercice pour délier sa plume et convoquer une écriture des tripes.
Bon été