Pour une écologie éditoriale

02 novembre 2015À la une, Sobriété éditoriale
Temps de lecture : 7 minutes

Vous avez dit écologie éditoriale ? Encore un concept green washing ? Eh bien non, l’écologie éditoriale, c’est un engagement, celui de Cyclop Éditorial : ne pas polluer le web avec des informations insipides et respecter l’internaute à travers un contenu sincère, durable et responsable.
Vous voulez en savoir plus ?

Historique des contenus Web

Dans les années 2000, c’est-à-dire la préhistoire pour le Web, pour se faire repérer sur Internet, certaines astuces fonctionnaient. Par exemple, écrire « sexe, drogue » dans ses meta descriptions pouvait permettre un bon positionnement.
Puis, il y eût les fermes de contenus.
Vous avez sans doute remarqué ces sites bourrés de phrases incohérentes, comportant des liens répétés à l’infini type « coiffeur Paris », « coiffeur Lyon », « coiffeur Saint-Quentin-en-Yvelines ».
Quelques années plus tard, les critères des moteurs de recherche s’affinant – vive l’algorithme de référencement Colibri – finis les contenus biaisés : ce qui importe, c’est le langage naturel.

Le contenu ne cherche donc plus seulement à plaire aux moteurs. Il doit s’adresser à ses lecteurs en s’inscrivant dans un univers sémantique.

C’est également un tournant dans la communication : de descendante, elle cherche dorénavant à mettre en place un dialogue avec son internaute. Terminé les contenus qui « oppressent » l’utilisateur. Celui-ci les choisit en fonction de ses intérêts.

Il s’agit donc de créer un contenu utile et pertinent pour attirer ses publics. C’est le début d’une nouvelle ère dans laquelle le contenu est roi.

La pollution sur le Web

Le contenu est roi : toute entreprise qui souhaite optimiser sa notoriété en ligne publie régulièrement des informations.

C’est ainsi qu’en vérifiant l’horaire du magasin où j’achète des cartouches d’imprimante, je me suis aperçue qu’il diffusait du contenu… à caractère événementiel sur la région. Ne trouvez-vous pas cela étrange, vous, un magasin de cartouche qui publie des infos sur les fêtes vinicoles ? Moi si. J’aurai mieux compris qu’il publie des comparatifs sur le choix des cartouches. Chacun dans son pré et les vaches seront bien gardées.

Du contenu, oui ! Pourvu qu’il soit pertinent et en cohérence avec le positionnement de son sujet.

Dans la même veine, fleurissent alors sur le Web, des milliers d’articles aux titres très prometteurs, voire racoleurs. La suite, en général, est très décevante : 5 à 6 lignes de texte assez plat, bourré de lieux communs, souvent plagié sur d’autres articles.
Résultat : aucune nouveauté, ni originalité, pas plus que de point de vue ou d’angle éditorial affirmé. Et surtout aucune sincérité. Le contenu est vite fait/vite ingurgité/ vite oublié.

Côté métier, bon nombre d’agences de com se gargarisent d’être spécialistes brand content, inbound marketing, lead nurthuring. Toutes promettent aux marques de « révéler leur ADN grâce à leur storytelling de folie qui permettra d’avoir des communautés immenses, etc. ».
Bref, ça fera une belle jambe aux entreprises, TPE/PME qui n’ont que faire de mots vides de sens : elles ont surtout besoin de modes opératoires concrets et applicables.

Celles qui ont décroché le jackpot sont les agences de rédacteurs Web à bas coût qui font rédiger leur contenu par des francophones basés dans d’autres pays où la notion de salaire minimum n’existe pas. C’est marrant, ça rappelle Zola qui écrivait au kilomètre. Toutefois, lui, il respectait syntaxe, grammaire et orthographe et ses propos avaient un sens. Autres temps…

Résumons la situation. L’avènement des contenus, c’est un Web englué dans du contenu vite produit, vite consommé, surtout, sans saveur et sans intérêt.

Je ne parle pas ici de textes égocentrés sur l’entreprise, ses produits et ses dirigeants, bien qu’ils soient également, à classer dans ce contenu polluant.

Luttez contre la pollution sur le Web, engagez-vous pour l’écologie éditoriale


La production effrénée de fruits et légumes, qui poussent dans une terre asséchée et dépourvue de vitamines, donc de qualités nutritionnelles, entraîne en réponse l’émergence d’une agriculture raisonnée.

Et si on adaptait ce mode d’agriculture raisonnée, voire de permaculture à cette animation éditoriale, en réponse au snacking content ?

La permaculture vise à « aménager des écosystèmes humains éthiques, durables et robustes qui s’intégreront harmonieusement avec la nature ». (S.Read) 

Un rédactionnel durable

S’engager dans l’écologie des contenus, c’est s’inscrire dans une stratégie éditoriale, c’est-à-dire clarifier son positionnement et ses objectifs pour se forger une image pérenne.
Avoir un positionnement donc un point de vue, un angle éditorial.
Travailler ses contenus avec amour, fouiller ses articles pour qu’ils soient originaux, qu’ils offrent de l’information à valeur ajoutée au lecteur, qu’ils insufflent une émotion : un contenu de qualité, donc durable.
Des contenus bien pensés, travaillés avec des visuels adéquats ne périront pas avec le temps.

Un contenu éditorial responsable et sincère

S’engager dans l’écologie éditoriale, c’est également être responsable face à ses contenus. Je répète souvent aux entreprises : « ne vous forcez pas à écrire, si vous n’avez rien à dire, n’écrivez pas. »

La publication effrénée d’articles donne une visibilité aux entreprises mais arriveront-elles à fidéliser les internautes, si le contenu n’est pas travaillé ?

Il est important de ne pas céder à la tentation de parler de soi, de se faire plaisir, de valoriser sa direction, bref lui faire subir un contenu insipide ou égocentré. Pour publier, il faut attendre d’avoir de quoi écrire un article intelligent, qui intéressera son public. C’est comme cela qu’une audience se constitue naturellement et sur le long terme. C’est en lui fournissant un contenu qui réponde à son besoin.

Pourquoi retournez- vous dans tel magasin plutôt qu’un autre ? Souvent, pour les conseils avisés et pertinents du vendeur, qui s’intéresse à vous et à votre besoin, qui ne cherche pas à vous vendre des solutions toutes prêtes. C’est aussi pour son sens de l’accueil.

Et bien là, c’est le même principe, mais sur le Web : il s’agit de respecter un pacte de lecture sincère et de s’adresser à son public pour répondre à ses problématiques. Il faut avoir envie d’améliorer la vie de ses lecteurs, en écrivant des textes à valeur ajoutée. 

Un contenu éditorial respectueux

Structurer ses contenus en prenant en compte les besoins de l’utilisateur, cela demande également de mettre en place des indicateurs pour mesurer ce qui intéresse ou non l’internaute. Et lui fournir.

C’est aussi proposer un contenu en fonction de la maturité d’achat du client, c’est-à dire que si un client en est à la découverte du contenu, il sera sensible à des articles de fond ou des livres blancs. S’il en est à l’étape d’achat, il sera intéressé par des témoignages ou des comparatifs. S’il a déjà acheté, il sera intéressé par des produits complémentaires, etc.

Un contenu respectueux, c’est enfin un contenu écrit sans fautes d’orthographe.

Aménager un éco-système éditorial harmonieux en utilisant les ressources dans l’entreprise

Allez rechercher dans tous les services de l’entreprise de quoi constituer votre univers éditorial.
Basez votre contenu sur ce qui existe dans l’entreprise en interrogeant les salariés, les clients, les questions remontant du service après vente. Bref, impliquez l’interne dans le processus.

S’engager dans une économie éditoriale raisonnée

S’engager dans l’écologie des contenus, c’est aussi mettre en place un système pour économiser son énergie éditoriale, via une charte éditoriale ou au moins des principes éditoriaux. Appréhender le système et ses acteurs dans son ensemble pour partager une vision à long terme.

Je propose souvent aux entreprises que je forme à élaborer leur stratégie de contenu, de voir loin. En dressant la liste des sujets à relayer sur le blog, il est envisageable de mettre un planning sur 2 ans, voire plus.
Surtout n’hésitez pas, planifiez vos ressources, c’est une manière de les économiser.

Raisonner en termes économiques, c’est aussi un contenu qui ne vide pas le lecteur de son énergie. Un contenu expurgé de répétitions, des phrases vides de sens.
Il s’agit d’éviter le blabla pour écrire de manière précise.

Plus le texte est concis, plus il sera appropriable. Interrogez-vous sur l’utilité du contenu, sur le niveau d’informations données : cela contribue-t-il à établir une relation de confiance avec le lecteur ou au contraire délaye le message ?

Enlevez tout ce qui parasite la réception du texte.

Et surtout, oubliez le langage institutionnel et creux : passez vos textes au pipotron, le générateur de langue de bois.

Cyclop Éditorial s’engage pour un contenu éditorial

  • sincère qui tient une promesse
  • durable
  • responsable

Alors, partant pour rallier la cause ?

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