
Mind Mapping et stratégie éditoriale
06 février 2017À la une, Sobriété éditorialeJ’ai suivi une formation sur le mind mapping. Cela a révolutionné ma manière de travailler, maintenant je fais des cartes que ce soit en gestion de projets, également en rédaction, mais aussi pour les formations. Pour ceux qui suivent ce blog, vous avez pu télécharger les guides éditoriaux en mind mapping.
Bref, j’adore cet outil. Caroline Barnasson, qui m’a formée, a bien voulu répondre à quelques questions. L’idée sous-jacente, bien sûr, est de rapprocher mind mapping et stratégie éditoriale. Bonne lecture !
LE MIND MAPPING by CAROLINE BARNASSON
Qu’est-ce que le mind mapping ?
C’est un outil d’efficacité pro et perso qui rend encore plus addict que le chocolat !
Plus sérieusement, le mind mapping (ou en français carte mentale, carte heuristique, cartes des idées…) est un outil de spatialisation de l’information qui permet de représenter les idées de façon graphique et visuelle, tout en utilisant la capacité naturelle qu’a le cerveau à produire des idées par association en suivant une pensée irradiante. En gros, c’est votre cerveau sur le papier avec le mode d’emploi pour booster son efficacité !
La carte est un des rares outils qui permet à la fois de se focaliser sur un sujet précis tout en gardant une vision globale sur la situation. Elle permet aussi de faire des liens, de rajouter des idées ce qui fait de la carte un outil redoutable pour analyser une problématique et faire émerger des solutions.
« Le mind mapping, c’est le couteau suisse de l’intelligence » Tony Buzan
Tony Buzan, psychologue anglo-saxon, est The Monsieur mind mapping. Il a modélisé la démarche et a fait largement connaître l’outil dans les années 70. Mais en réalité, Aristote et Léonard de Vinci utilisaient déjà des outils de visualisation pour structurer leurs pensées et stimuler leur créativité. Einstein, lui, préférait l’utiliser pour résoudre des équations. À chacun son utilisation !
Sous des aspects artistiques, le mind maping est un outil très sérieux et très puissant qui permet de gagner du temps, de la clarté et de l’efficacité de façon simple et ludique. Nul besoin de savoir dessiner pour pouvoir utiliser des cartes et, avec une moyenne en dessin au collège frisant la correctionnelle, je suis la preuve vivante que tout le monde peut faire des cartes.
Voici une carte réalisée par Caroline lorsque nous avions rencontré Lionel Clément
Les fondamentaux du mind mapping :
Une carte c’est un cœur, des branches et surtout des mots clés.
Le cœur se situe au centre de la page que l’on prendra soin de positionner au format paysage. Il contient le sujet principal sur lequel porte la carte, l’objectif à atteindre. Sa forme est dite « vaporeuse » c’est-à-dire plutôt souple, souvent sous forme de nuage.
À partir de ce cœur, on positionne des branches de 1er niveau qui vont porter les différents thèmes pour structurer la réflexion et guider le cheminement pour se prolonger ensuite sous forme d’arborescence.
L’utilisation de mots clés est le plus important lorsque l’on fait des cartes. C’est aussi le changement le plus important à opérer lorsque l’on passe d’une structure de pensée linéaire à une réflexion sous forme de carte.
En utilisant un mot clé par branche, je donne à mon cerveau les bonnes informations pour qu’il puisse ensuite fonctionner par association et j’ouvre à une suite. Sinon, j’enferme les idées et je passe à côté du super pouvoir de la carte pour concasser les idées. La recherche de mots clés oblige à faire évoluer sa façon de fonctionner notamment lorsque l’on utilise la carte dans le cadre d’une prise de note, car il faut se positionner dans une écoute active de son interlocuteur. Avant de spatialiser les mots sur la carte, il est nécessaire d’écouter, d’analyser, de choisir le bon mot puis enfin de le structurer. Les mind mappeurs débutants ont souvent du mal à adopter le principe de mot clé, car cela nécessite de renoncer à vouloir tout prendre sans comprendre et ils ont peur de passer à côté de l’information. Du coup, ils font des fausses cartes en gardant les habitudes du linéaire sous forme de cartes.
Enfin une carte c’est aussi des couleurs et des pictos qui viennent renforcer le côté sensoriel et qui permettent de mémoriser mieux et plus longtemps en faisant appel aux 5 sens et aux émotions, ingrédients essentiels pour fabriquer les souvenirs (cf madeleine de Proust).
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Pourquoi le mind mapping est-il intéressant pour structurer sa pensée ?
Tout simplement parce que le mind mapping est un outil bio compatible qui respecte le fonctionnement naturel de notre cerveau en utilisant les associations et les connexions.
L’utilisation des mots clés est à ce titre essentiel, car en utilisant des mots clés, on va à l’essentiel et on structure nécessairement. Cela nous emmène à clarifier les idées, puis à se laisser guider pour les compléter. En optant pour des cartes plutôt que pour une structure linéaire des idées, on déroule le tapis rouge à notre cerveau qui n’a plus qu’à œuvrer naturellement !
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Comment le mind mapping peut-il servir en créativité, pour un brainstorming ?
La créativité ce n’est pas faire du plus, mais faire du différent. La créativité étant une émergence, il est important de créer un contexte favorable à la production d’idées et d’utiliser des techniques et outils adaptés.
Ce qui est intéressant avec l’utilisation du mind mapping lors d’un brainstorming c’est son côté 2 en 1 qui permet de suivre les deux mouvements du processus créatif : stimuler la génération des idées (phase divergente) puis les structurer pour arriver à un résultat concret en fin de séance (phase convergente) tout en gardant une vision globale de la problématique à résoudre. On peut aussi facilement le combiner avec d’autres techniques type Post It.
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mind mapping et stratégie éditoriale : une combinaison efficace ?
Je pense que le mind mapping est utile à différentes étapes de la mise en place d’une stratégie de contenus. Tout d’abord, on peut utiliser une première carte pour développer les idées puis une deuxième pour explorer les angles de traitement des sujets. Ensuite, la carte peut également permettre de piloter le planning de parution en indiquant, par ex, pour chaque mois les dates de parution, la thématique, le type de contenus… Si on attribue une couleur par thématique ou par type de contenu, on pourra en un seul coup d’œil avoir une vision globale sur l’ensemble des parutions d’une période donnée et réajuster si besoin en fonction de la variété souhaitée.
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Comment le mind mapping peut-il servir l’écriture d’un texte ?
Je dirais que l’utilisation du mind mapping permet d’enrayer le phénomène angoissant de la page blanche ! Et ça, ce n’est pas rien !
En fait, l’utilisation de mots clés permet d’amorcer le cerveau, de le mettre en route et comme il a horreur du vide, il va naturellement venir associer un nouveau mot clé puis un autre puis un autre… De plus, le fait de catégoriser guide le cerveau qui sera plus à même de générer de nouvelles idées facilement en suivant le cheminement de pensée de la personne qui fait la carte. Ainsi, les idées clés sont structurées et argumentées et le gain de temps à la rédaction est plus qu’appréciable !
Merci Caroline !
Merci pour cet article. je suis également une grande fan du mind mapping, j’en utilise pour tout. ca fait rire mes amis, mais c’est une vraie force pour moi.
j’ai beaucoup aimé votre éclairage sur l’utilisation pour la stratégie éditoriale. Cela m’apporte un nouvel éclairage, j’ai hâte de tester! 🙂
Moi aussi j’utilise le mind mapping pour tout et super si vous avez une vue pour l’utiliser en ce qui concerne la stratégie éditoriale 🙂